Confinement: l'impact sur la santé mentale - L'opinion de notre psychologue Hans.

11/05/2020 Victoria Leclercq

Introduction

Dans cet article d'opinion, j'ai voulu examiner les conséquences de la situation actuelle, liée au coronavirus, sur notre société et plus précisément sur nos relations et notre santé mentale. J’analyserai cela avec l’œil du psychologue clinique que je suis mais également en tant que conjoint, membre d’une famille et collègue. La visée principale de ce texte est de rappeler la nécessité d'une aide professionnelle. La plus grande leçon que nous devons tirer des récents évènements, c’est que notre société doit investir pour soutenir les personnes qui en ont le plus besoin. L’influence du COVID-19 ne se limite pas seulement au niveau biologique et génétique, il agit également aux niveaux social, relationnel et individuel. C’est-à-dire, précisément les niveaux qui influencent notre mode de vie actuel. En partant d'une perspective assez large sur la société, j’aborderai ensuite plus en détails les implications et répercussions possibles de la situation sur nos relations. Et je conclurai enfin par des considérations sur l'avenir et sur les méthodes à adopter pour soutenir les autres.

 

Au niveau social: la situation en Belgique
 
Chaque jour, la Belgique est comparée à d'autres pays en Europe et dans le monde entier. Les tensions politiques sont vives, la population s'impatiente et les conséquences économiques sont inquiétantes mais, paradoxalement, un important sentiment de confiance refait également surface. En effet, nous ressentons un plus grand sens des responsabilités et nous respectons (presque tous) les mesures visant à nous protéger et à protéger les autres. Face au questionnement de la population, cette situation de crise provoque donc une attitude positive et dynamique. De plus, nous montrons beaucoup de respect et de gratitude pour les médecins, les infirmiers et les conducteurs de bus. Ces personnes, situées en première ligne, investissent leur énergie et leur santé pour préserver la qualité de vie des autres. Nous sommes conscients des risques de ces professions et de la nécessité d’apporter un soutien matériel et moral à ces gens. Les belges réagissent de différentes manières, certains se mettent à fabriquer des masques, d’autres les applaudissent quotidiennement. Cependant, outre la confiance et la solidarité, il existe aussi, à juste titre, un sentiment de doute:
 
- Quelle est la meilleure façon de réagir pour le moment ?
- Quelles en seront les conséquences ?
 
Il est clair que notre société est mise à l'épreuve : les priorités diffèrent d'un pays à l'autre, influencées par la présence ou non d'un système de santé bien organisé (par exemple : les États-Unis par rapport à l'Europe). Il appartient aux structures gouvernementales et politiques d’établir avec nous un lien de confiance. Afin que, malgré l'absence de réponses claires, nous puissions continuer à garder espoir et croire en un avenir positif. À l’heure actuelle, fournir un plan d'action précis pour l’avenir est le plus grand défi du gouvernement.
 
 
Au niveau relationnel: une autre dynamique
 
Notre identité est définie par les rôles sociaux que nous remplissons et les interactions que nous avons avec les autres. Celles-ci diffèrent en fonction de la situation, de l'endroit où nous nous trouvons et des personnes avec lesquelles nous sommes en contact. Cette "marge de manœuvre" des rôles sociaux a été fortement réduite depuis le début de la quarantaine, ce qui a également limité notre identité. Actuellement, nous sommes en contact avec une, deux ou trois personnes, alors qu'auparavant, ce chiffre pouvait facilement atteindre plus du double. De plus, certains rôles (par exemple, celui du collègue, de l’employé ou du partenaire) sont largement oubliés, alors que d'autres rôles sont plus mis en avant. Cela contraint les gens à rechercher un nouvel équilibre au sein de leur identité et d’entrer différemment en contact avec les autres. 
 
En outre, la proximité entre les personnes a changé après l'introduction des mesures de confinement. Les personnes qui vivent ensemble sont plus vite fatiguées et certaines tensions naissent ou prennent de l’ampleur. Comme on peut le constater, certains aspects positifs sont mis en avant (la solidarité notamment) mais il y a également des côtés négatifs : nous nous posons des questions sur l'avenir. On prévoit ainsi plus de mariages, mais également plus de divorces.
Il est essentiel de solliciter les spécialistes de la gestion des tensions de la sphère familiale à la fois pour des questions pratiques (par exemple, qu'en est-il des enfants de parents divorcés ?) ou psychosociales (faire face au stress, aux querelles ou à l'agression). Je pense notamment à des personnes ayant une expérience de travail avec les couples ou les familles (coach familial, coach positif)
 
La relation entre la vié privée et la vie professionnelle a également changé et exige aujourd’hui flexibilité et créativité. Le secteur des soins de santé subit une pression de travail encore plus élevée, avec pour conséquence une augmentation du stress. Plusieurs entreprises considèrent que l'augmentation du télétravail a une influence positive sur la productivité, tandis qu'une grande partie de la population tombe dans le chômage économique ou est licenciée. Une fois de plus, on observe à la fois des avantages et des inconvénients. Pour les personnes qui éprouvent des difficultés durant cette période, l'accent doit être mis sur la prévention et l'apprentissage de la gestion de ces situations (chômage, burn out, recherche d'emploi). Les coachs professionnels ainsi que les coachs burnout sont donc très recherchés sur le marché de l'emploi.
 
En ce qui concerne les soins à domicile et l'éducation à la maison, un nouveau défi se pose, en particulier pour les jeunes enfants qui ont besoin de la structure habituellement fournie par l’école. Les parents, quant-à-eux, sont confrontés au rôle supplémentaire d’enseignant alors que les enfants deviennent des élèves vis-à-vis de leurs parents.
 
Parallèlement, près de la moitié de la population connaît quelqu'un qui a souffert ou qui souffre de COVID-19. Dans les circonstances actuelles, la famille ou les amis proches qui doivent faire leur deuil ne peuvent pas trouver de réconfort physique auprès des autres. Selon moi, le fait de ne pas pouvoir assister aux funérailles entraîne le dérèglement, voire l’arrêt du processus de deuil. La question de la mort est habituellement traitée en groupe afin de dire au revoir ensemble à l’être cher et tout cela n’est malheureusement pas possible pour le moment. Il est très important que l’aide apportée et les conseils dispensés le soient par une personne ayant une formation préalable en matière de perte d’un proche afin que le processus de deuil puisse se poursuivre, malgré l'absence ou la limitation des contacts physiques.
 
 
Au niveau individuel
 
Comme la situation sociale de nombreuses personnes a été uniformisée (tout le monde doit rester chez soi), les différences sur le plan personnel se sont amplifiées. Ainsi, une personne peut mieux réagir et mieux se sentir qu’une autre. Cela dépend de facteurs individuels tels que : le degré de névrose, la capacité d'adaptation et la flexibilité cognitive.
 
Nous constatons un plus grand nombre de troubles liés au bien-être mental, à la solitude, à l’absence d’objectifs et à l’inverse un besoin accru de détente et de lien avec l’autre. Les spécialistes en santé mentale veillent donc avant tout à aider les personnes en déséquilibre en établissant une relation de confiance de manière sûre et réfléchie. 
 
Lorsque les troubles ne sont pas (assez) graves, la priorité est donnée à ceux qui sont au plus mal, et ceux qui éprouvent de plus faibles symptômes ou de plus légers problèmes psychosociaux sont écartés. Il faut que cela change !
 
Les moyens de communication digitaux sont de plus en plus utilisés pour favoriser l'interaction, mais pourtant, c’est le besoin d'affection, d'intimité et d'interaction physique réelle qui augmente de jour en jour. L'épreuve sociale consiste ainsi à ne pas rechercher le contact physique. Pour les personnes qui dépendent (davantage) des autres ou qui sont seules, cela représente un défi encore plus grand. Voici quelques groupes cibles pour lesquels il existe un besoin d'aide extérieure:
  • Les enfants sont actuellement privé du temps qu'ils passent habituellement avec leurs amis, ce qui limite leur développement psychosocial. De ce fait, le confinement augmente le risque de conséquences négatives au niveau individuel chez les enfants. La connaissance de la psychologie de l'enfant est donc d'une importance primordiale. Les coach enfant étudient ainsi la croissance et l’associe à différentes thérapies créatives telles que l'analyse des dessins des enfants. Pour l’encadrement scolaire, on fera plutôt appel à un coach scolaire.
     
  • Les personnes âgées qui dépendaient auparavant des visites de leur famille doivent maintenant se contenter de contacts à distance, lorsque c’est possible. Avec les seniors et les personnes âgées, c'est un exercice différent de celui des enfants. Il est ici question de confort, d'accompagnement. Le plus important pour ces personnes est  de maintenir le contact et d’assurer au maximum leur qualité de vie. 
     
  •  Les personnes qui étaient mentalement vulnérables avant le confinement et/ou qui souffrent d’anxiété, de dépression doivent pouvoir se tourner vers des spécialistes pour éviter au maximum de penser négativement. Les options sont nombreuses (par exemple : psychologue, coach de vie, mindfulness, etc...). Il est vrai que le contact visuel et la proximité physique sont importants lors d’une conversation, mais avoir la possibilité d’en parler à un professionnel est encore plus crucial. Et aujourd’hui, cela est  possible via du coaching en ligne. 
     
  • Comme dernier exemple, j'aborde les célibataires, qui utilisent en général des moyens de communication digitaux (sms, applications ou conversations vidéo), ce qui a tendance à réduire les rencontres traditionnelles. Il existe actuellement de nombreuses options pour créer et tisser de nouvelles relations, que cela soit ou non sous la direction d'un love coach !

 

Le futur
 
En japonais, le mot utilisé pour « opportunité » et « crise » est identique. Dans le monde de la psychothérapie, on parle d’ "impasse", que je décris souvent comme : une sensation oppressante qui amène une question sous-jacente : "Et maintenant ?"
 
Notre société repose sur des personnes qui consacrent volontiers du temps et de l'énergie à aider les autres, et cela se fait de différentes manières.
La nécessité de soutenir les parents et les enfants dans le domaine de l'éducation doit être satisfaite par une aide supplémentaire permettant d‘assurer une transition en douceur de l'enseignement traditionnel à l'enseignement à domicile. De cette manière, la responsabilité est répartie entre plusieurs personnes et cela signifie également une structure plus claire aux yeux de l’enfant.
 
L'avenir de l'éducation est actuellement incertain : les écoles ont tenté de relever (avec succès ou non) le défi de l’enseignement numérique. Certaines écoles étaient manifestement mieux préparées à ce type de changement, tandis que d'autres ont été contraintes de rattraper leur retard. 
 
La fait de minimiser des troubles psychosociaux reste un grave problème et il devrait être essentiel d’offrir à la population des soins de santé mentale facilement accessibles. L’objectif est de proposer davantage d'options adaptées aux différentes personnes. Les consultations avec des psychiatres, des psychologues, mais aussi des conseillers, des coachs doivent aider les gens à bâtir et développer une sorte de résistance pour lutter face aux circonstances actuelles et contre la solitude de manière plus générale. Tant sur le plan social qu'individuel, il existe de nombreuses raisons de contacter un professionnel en dehors du cercle intime (par voie numérique ou à distance pour le moment). Cela vaut pour des questions telles que les conseils aux parents, l'orientation des familles (pendant l'éducation, le deuil, les problèmes de communication), les couples (tensions ou divorce), etc. 
 
En plus des confrontations que nous avons avec nos proches, c'est pendant cette période, plus que jamais, que nous pouvons aussi saisir l'occasion de faire le point et de s’interroger : "comment puis-je aider les autres ? comment puis-je atteindre mes objectifs ? comment puis-je utiliser mon temps à bon escient ? Avec ces questions et l'augmentation du temps disponible, nous réfléchissons à nos rôles et notre identité. 
 
C'est finalement par nos actions, nos actes et nos comportements que nous définissons notre identité et que nous sommes synonyme d’inspiration pour les autres. Je préconise de se former continuellement en fonction de l’assistance et de l’aide professionnelle à apporter et j'espère vous avoir inspiré, vous, lecteur, à aider à prendre soin de la société, à entretenir vos relations et à combler de bonheur les êtres qui vous sont chers.
 

Hans Bloemen


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